
Des élèves de CM1 et CM2 d’écoles de Sassenage et de Méaudre ont parcouru le Vercors à vélo sur les traces de l’histoire de la Résistance en Vercors, de Valchevrière à Vassieux.
« Enfin, nous sommes rentrés en bus. La route tournait beaucoup. Nous sommes fiers de nous et de ce que l’on a fait à vélo. Maintenant, c’est nous les passeurs d’histoire, la mémoire. »
Beaucoup de fierté dans ce compte rendu rédigé par les élèves de CM1 et CM2 de l’école publique Rivoire de la Dame de Sassenage et des CM2 de l’école Marc Serratice de Méaudre. Un sentiment particulièrement légitime.
Leur projet, « Résistance à vélo », les a conduits sur les routes du Vercors pendant trois jours, du 5 au 7 mai. Partis de Valchevrière, il se sont rendus Herbouilly, puis à la grotte de la Luire pour finir le 7 mai par une journée à Vassieux. Le tout à vélo, excepté la montée au Mémorial de la résistance en Vercors, qu’ils ont affrontée à pied.
Une bonne purée
Un programme chargé, physique autant qu’historique, riches d’anecdotes savoureuses que racontent les enfants : « Enfin, nous avons eu une petite montée pour arriver au gîte. Il était magnifique, il ressemblait à un chalet. Les douches étaient chaudes. Nous avons mangé une bonne purée et du poulet. Après le repas, nous avons joué puis nous sommes allés nous coucher. Pour conclure, cette journée était géniale ! (sauf la montée de Sarnat) ». « Très longue et horrible », la montée du col de Sarnat à vélo, vous voilà prévenus.
Mais l’essentiel de leur compte rendu est ailleurs ; il révèle ce que les écoliers ont retenu de l’histoire de la résistance et des combats du Vercors, dépeint les rencontres qui les ont marqués.
Odette Malossane
Ainsi de la description des événements de la grotte de la Luire qu’ils ont rédigée : « En 1944, l’hôpital de Saint Martin, détruit par les bombes, devait être transféré à Die, mais les Nazis étaient déjà sur place. Alors, un braconnier nommé « Marseille », à cause de l’odeur… leur a indiqué la grotte de la Luire. Tous les blessés se sont installés sous le porche. Malheureusement, le 27 juillet, les nazis sont arrivés et ont tué ceux qui ne pouvaient pas marcher ; ils ont assassinés les autres à Rousset, le lendemain. Les médecins et le prêtre ont été tués à Grenoble et les infirmières ont été déportées à Ravensbrück où Odette Malossane dite Etty est décédée. » Ou encore de celle de la Cour des fusillés à la Chappelle-en-Vercors : « Le 25 juillet 1944, les nazis ont mis d’un côté les femmes, les hommes âgés de plus de 40 ans dans les écoles. Au matin, les jeunes hommes étaient tous assassinés dans la cour d’une ferme. Ce moment était très émouvant, très triste. »
Des collaborateurs et des nazis qui faisaient la fête
Autres instants forts pour les écoliers, leur passage au mémorial : « Dans la grande salle, nous avions des audio guides avec des scènes qui représentaient des évènements liés à la guerre : les maquisards qui montaient dans le Vercors pour se battre et résister, il y avait aussi une scène où des nazis qui arrêtaient un juif dans son appartement et aussi un bureau d’officier nazis pour torturer les Résistants. Il y avait une scène où l’on voyait plusieurs vélos ainsi qu’un matelas et d’autres affaires. Cette scène racontait des exodes de familles qui fuyaient leur habitation. Une autre scène montrait des collaborateurs et des nazis qui faisaient la fête. Puis nous avons changé de salle. Nous avons vu un petit film avec une maquette du Vercors. Sur cette maquette, on montrait par où les nazis sont arrivés pour envahir le Vercors, c’est-à-dire, par Villard-de-Lans, Valchevrière, par les pas du côté Est et par avions », en disent-ils notamment.

Cette belle initiative a reçu le soutien financier de l’Association des Pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors, familles et amis. Lors de la soirée de restitution qui a eu lieu le 17 juin à l’école Marc Serratrice, Gérard Chabert, représentant l’association est intervenu auprès des enfants, parents et enseignants. Soirée là encore marquante pour les élèves et les adultes.
Transmettre la mémoire et les valeurs de la Résistance, une mission à laquelle l’association des Pionniers est plus que jamais très attachée.

