2021. Les cérémonies du souvenir ont eu lieu

Les cérémonies de l’année 2021 ont eu lieu. Et, dans l’ensemble, elles ont pu se dérouler en présence d’un public. Voilà qui, en cet été 2021, contrastait avec l’année noire de 2020 où, crise sanitaire oblige, les commémorations des combats du Vercors n’ont pu se dérouler qu’en très petits comités, voire même ont dû être simplement annulées.

Le 21 juillet dernier, à Vassieux.

Le rendez-vous du 21 juillet, à Vassieux, était l’illustration de ce -presque- retour à la normale. Cette commémoration était présidée par Élodie Degiovanni, nouvelle préfète du département. Après la messe souvenir, les Vassivains se sont rassemblés devant le monument aux morts sur lequel figure les noms des victimes de l’attaque allemande qui débuta le 21 juillet 44. Des enfants prirent la parole, le maire, Thomas Ottenheimer, évoqua le déroulement du drame, des fleurs furent déposées par les habitants de la commune. La cérémonie s’est ensuite dirigée à la nécropole de Vassieux où elle s’acheva par un discours d’Élodie Degiovanni. Daniel Huillier, président de l’association nationale des Pionniers du Vercors, évoquait la mémoire de ceux qui se sont battus « quels que soient leurs origines, leurs sexes, leurs âges, leurs statuts ». Il le soulignait : « il faut transmettre car les valeurs pour lesquelles nous nous sommes battus ont toute leur importance aujourd’hui. Ainsi connaitre l’Histoire devrait empêcher de salir des symboles et notamment l’étoile jaune, symbole d’une des plus grandes ignominies du XXe siècle. Rien de ce que nous faisons n’a de sens si la jeunesse ne s’empare pas de ce message », faisant ainsi allusion à l’utilisation déshonorante de l’étoile jaune dans certains cortèges au cœur de l’été.

Daniel Huilllier, le 13 juin dernier à la nécropole de Saint-Nizier-du-Moucherotte.

Une cérémonie qui faisait écho à celle qui l’avait précédée, le 13 juin à Saint-Nizier. Le 13 juin, une autre date anniversaire importante pour le maquis du Vercors puisqu’elle fut celle de la première attaque de grande ampleur de l’armée allemande. Saint-Nizier, village martyr pris le 15 juin 1944 avant l’attaque générale du massif et le débarquement aéroporté du 21 juillet à Vassieux. A Saint-Nizier, la commémoration du 77e anniversaire des combats avait un goût amer. C’était la première à laquelle Casimir Hébert ne participait pas, lui qui était le dernier survivant parmi ceux qui combattirent et qui décéda le 5 octobre 2020. La cérémonie était marquée par la présence du général Hervé de Courrèges, commandant la 27e Brigade d’infanterie de montagne.

Au cours de l’été, les commémorations furent nombreuses. Celles des combats des pas de l’Est, notamment. Parallèlement à l’attaque de Vassieux, l’armée allemande prit d’assaut le balcon de la façade Est du Vercors, qui surplombe le Trièves. Dans le même temps, le massif était bouclé. A l’issue des combats, en cherchant à sauver leur vie, des résistants furent arrêtés par les soldats et sommairement exécutés. Des événements que rappellent les cérémonies de Saint-Guillaume et Gresse-en-Vercors, ou encore celle des Fourchaux et du pas de l’Aiguille.

Aux Fourchaux, au pied du mont Aiguille, le 25 juillet dernier.

Des otages exécutés, aussi, à Saint-Maurice-en-Trièves, au col de Lus-la-Croix-Haute ou à la cour des fusillés, à la Chapelle-en-Vercors. Moment toujours particulièrement émouvant que celui de l’évocation des massacres de la grotte de la Luire, le 25 juillet. Là, ce sont des blessés cachés et soignés par l’hôpital de la Résistance qui ont été assassinés tandis que les infirmières étaient déportées et les médecins emmenés à Grenoble pour y être fusillés. Seul le docteur Ganimède a pu s’échapper de la caserne de Bonne.

A Grenoble, ce sont les 14 et 22 août que les cérémonies rassemblent autour du devoir de mémoire. Le 14 août, à l’angle de la rue Amère et du cours Berriat, Alain Carminati, trésorier de l’association des Pionniers du Vercors, rappelait ce qui s’est passé à quelques jours de la libération de la ville, intervenue le 22 août. Après une attaque de la Résistance, l’armée allemande a abattu vingt jeunes hommes après les avoir extraits des geôles de la caserne de Bonne. Vingt jeunes hommes qui avaient été arrêtés quelques jours auparavant à Villard-de-Lans, Méaudre et Autrans, trois villages dans lesquels avaient également lieu le 14 août des cérémonies qui rappellent leur martyr.

Le 22 août se déroulait la cérémonie qui marque l’anniversaire de la Libération de Grenoble. Une journée également commémoré à Romans, dans la Drôme, puisqu’elle coïncide également avec la libération de la ville. Une journée particulière, à Romans, pour cette commémoration 2021 : après la décision de la municipalité de fermer le musée de la Résistance et de la déportation de Romans, l’indignation s’y s’est largement exprimée à cette occasion.

Alain Carminati, Daniel Huiller et Didier Croibier Muscat, le 14 août, cours Berriat à Grenoble.
Elodie Degiovanni, préfète de la Drôme, à Vassieux le 21 juillet.
En Trièves, le 24 juillet.
A Méaudre, le 14 août, avec le maire de la commune de Méaudre-Autrans, Hubert Arnaud.
A Autrans, le 14 août.
Elisa Martin, première adjointe au maire de Grenoble.
La nécropole de Vassieux.

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