
Les associations représentatives de la mémoire de la résistance et de la déportation s’indignent de la dégradation de la fresque de Saint-Nazaire-les-Eymes qui avait été peinte par les élèves du collège Simone de Beauvoir à Crolles. Une déclaration commune signée par l’Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors, familles et amis.
Huit associations de mémoire, constituées après la Seconde Guerre mondiale pour perpétuer la mémoire de la résistance et de la déportation, ont publié une déclaration commune pour dénoncer la dégradation de la fresque réalisée par des collégiens crollois en 2019 en bordure de la départementale 530, sur la commune de Saint-Nazaire-les-Eymes.
Elles rappellent solennellement que « Les symboles de la République unissent un peuple, ils ne créent pas la division et l’exclusion. Ils appellent aux progrès de la liberté, et non à l’asservissement. Fidèles aux principes de la Résistance, nos associations s’indignent de l’odieuse dégradation de la fresque à Saint-Nazaire-les-Eymes ».
« Cette fresque symbolisait le vivre-ensemble, la tolérance et la solidarité humaine. Ces valeurs sont parmi celles qui ont animé la Résistance, celles pour lesquelles des hommes et des femmes se sont battus, souvent jusqu’à la déportation et la mort. Ces valeurs sont celles de la République française. Utiliser le drapeau de la France pour bafouer ces principes est une atteinte intolérable à la République. »
Une atteinte dont les associations situent la responsabilité à l’extrême droite : « Cette instrumentalisation du drapeau français, symbole de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, trahit la mémoire des hommes et des femmes qui ont tant donné pour que chacun et chacune d’entre nous puisse vivre en paix dans notre pays. Hier comme aujourd’hui, la haine et l’exclusion demeurent le fer de lance de l’extrême-droite. En détournant les symboles de la République (le drapeau, l’hymne, la laïcité…), le nationalisme fait insidieusement progresser ses messages de ressentiments et de rejet. Nos associations de mémoire refusent cette récupération qui conduira notre pays et l’Europe au pire si nous ne l’empêchons pas. »
Dans ce contexte, les associations soulignent le rôle du musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère – Maison des Droits de l’Homme pour « rappeler l’Histoire, mais aussi susciter les interrogations et les réflexions sur le monde d’aujourd’hui et celui de demain ». Elles appellent de leurs vœux « un musée départemental plus engagé encore dans cette transmission [des valeurs de la Résistance, de la République, des Droits de l’Homme] permettant de lutter contre tous les extrémismes et tous les intégrismes, notamment auprès des collégiens et des lycéens. Le musée peut efficacement contribuer à la transmission des valeurs de la République à ce jeune public au seuil de la citoyenneté et trop peu présent au musée. Les actions conjointes du MRDI-MDH, des services départementaux de l’Education nationale et du monde associatif (élargi au-delà des associations de mémoire) doivent être considérablement renforcées ».
Communiqué rédigé par les associations de mémoire iséroises :
Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Isère
Association Départementale de la Fédération nationale des Déportés Internés Résistants et patriotes de l’Isère (FNDIRP)
Association des Anciens Combattants et Résistants Arméniens de l’Armée Française
Amicale des Anciens de la section Porte du Maquis de l’Oisans
Association des Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère – Maison des Droits de l’Homme
Association des anciens FTPF de l’Isère
Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance de l’Isère (ANACR) Association Nationale des Pionniers et Combattants volontaires du Maquis du Vercors Familles et Amis