Juin 2020, la mémoire, malgré la crise

Des cérémonies 2020 qui resteront dans les mémoires sous le sceau de la frustration… Pour des raisons que chacun connaît, elles ont eu lieu en l’absence de tout public et en présence d’un nombre de participants réduit au strict minimum.

Au mont Jalla, au dessus de Grenoble, le monument en hommage aux troupes de montagne.

Elles ne s’en sont pas moins déroulées. Par respect pour ce qu’elles représentent, par attachement aux valeurs qu’elles expriment. Tout particulièrement lorsqu’il s’agit de rappeler les combats du Vercors et leur signification dans des débats contemporains.

Le 12 juin, c’est au mont Jalla, sur les hauteurs qui surplombent Grenoble qu’elles ont débuté. Le 12 juin, la Saint-Bernard, et par conséquent l’hommage aux troupes de montagne. Le général Pierre-Joseph Givre a ainsi déposé une gerbe devant le monument qui rend hommage à ces soldats, au mont Jalla. Puis, plus tard, devant la plaque qui rappelle le souvenir d’Albert de Seguin de Reynies, place de Verdun à Grenoble. L’association des Pionniers du Vercors et celle du maquis de l’Oisans y étaient représentées.

Didier Croibier Muscat, secrétaire général de l’association des Pionniers du Vercors, et le général Pierre-Joseph Givre.

Cérémonie dans un format intime, également, dans l’enceinte de l’hôtel de la division, à Grenoble. C’était en quelque sorte un prolongement. Le 6 novembre dernier, l’association des Pionniers et la 27e brigade d’infanterie de montagne avaient signé une convention de partenariat. A cette occasion, l’association des Pionniers avait prévu de remettre la médaille des combattants du Vercors au général Givre, ce qui n’avait pu se faire. Le geste a donc eu lieu le 12 juin, tandis que le général Givre avait invité quelques personnalités à l’occasion de son départ pour une nouvelle affectation : à compter du 29 juin, il est nommé chargé de mission auprès du chef d’état-major des armées et il sera chef d’état-major de la MINUSMA (Mission des Nations Unies au Mali) à compter de la mi-juillet. Le commandement de la 27e BIM sera pris par le général de brigade Hervé de Courrèges, actuellement commandant en second du commandement du renseignement des forces terrestres – un militaire qui connaît les troupes de montagne puisqu’il a été chef de corps du 4e RCh, période au cours de laquelle il a commandé le bataillon Licorne en république de Côte d’Ivoire (2011-2013).

Le général de brigade Hervé de Courrèges prend le commandement de la 27e BIM.

Cette journée de la Saint-Bernard permettait d’autre part de rappeler un anniversaire, celui des vingt ans de l’Entraide montagne : la 27e BIM a lancé une cagnotte en ligne afin de récolter des fonds pour l’Entraide montagne et l’Institution nationale des Invalides. Des fonds destinés aux associations qui œuvrent pour aider les soldats blessés et accompagner les familles endeuillées.

Le 13 juin fait figure de journée emblématique des combats du Vercors. C’est le 13 juin 1944 en effet que l’armée allemande attaque le Vercors, à Saint-Nizier, tandis que la Résistance a lancé l’ordre de mobilisation sur le plateau le 9 juin.

Cette journée est donc chaque année marquée par une cérémonie commémorative au mémorial de la Résistance, à Saint-Nizier, à l’endroit même où les combats eurent lieu du 13 au 15 juin 1944.

L’année 2020 n’aura malgré l’épidémie pas failli à la tradition. Une cérémonie y a été organisée en présence de Alain Carminati (représentant Daniel Huillier, président de l’Association des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors) ; des porte-drapeaux des 6e et 7e bataillons de chasseurs alpins ; du colonel Vallès, délégué militaire départemental adjoint ; du préfet Lionel Beffre et de Franck Girard-Carrabin, maire de Saint-Nizier-du-Moucherotte.

Renaud Pras, directeur départemental de l’Office national des anciens combattants a retracé les événements de ces trois journées de juin 1944 : “Le 13 juin 1944, au prix de combats farouches pendant plusieurs heures, la résistance fait, ici, à Saint Nizier reculer les nazis contraints de regagner Grenoble. Mais le 15 juin, les nazis reviendront en force : à peine 600 résistants, s’opposent à près de 2000 soldats de la 157e division de montagne et une trentaine de miliciens. Le combat est au corps à corps, la résistance est héroïque. Vers 10 heures, il n’y a d’autre issue que le repli. Le bilan des combats de Saint-Nizier est particulièrement lourd : 21 résistants et 9 civils de Saint-Nizier ont été tués, et fermes , maisons et hameaux seront incendiés : 81 maisons sur 93 seront ainsi détruites”, rappelait-il.

Une journée de commémoration qui s’est achevée à Valchevrière. Même si les combats qui s’y déroulèrent eurent lieu du 21 au 23 juillet 1944, leurs souvenir est traditionnellement évoqué le 13 juin, associé aux événements de Saint-Nizier. Une cérémonie qui a eu lieu en présence du maire de Villard-de-Lans, le bâtonnier Arnaud Mathieu, et au cours de laquelle Alain Carminati et Reine Uzel ont déposé la gerbe de l’association des Pionniers du Vercors.

Au mémorial de Saint-Nizier-de-Moucherotte, lors de l’allocution de Renaud Pras.
Au belvédère de Valchevrière, sous une pluie battante, la cérémonie s’est déroulée en présence du maire de Villard-de-Lans, Arnaud Mathieu.
A Saint-Nizier, une gerbe a été déposée par le préfet Lionel Beffre et le maire de Saint-Nizier, Franck Girard-Carrabin.
A Valchevrière, la gerbe de l’association des Pionniers a été déposée par Jacques Carminati et Reine Uzel, sœur d’Eloi Arribert-Narces.
Devant le monument du belvédère de Valchevrière.
Au mont Jalla.