La vitalité des Pionniers au service de la mémoire

Numérisation et classement des archives, préservation des stèles et sépultures, mise en ligne d’un site internet… l’association des combattants du maquis du Vercors se dote de nouveaux outils. Avec toujours un même objectif : transmettre la mémoire des valeurs qui furent celles des maquisards.

Un événement pour l’association des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors. Et au delà, sans doute. C’est bien ainsi qu’est apparue la présentation de ses travaux, le 23 mai dernier dans les salons de l’hôtel de ville de Grenoble, assurée par Daniel Huillier, son président, et Didier Croibier-Muscat, son secrétaire général. Car l’information délivrée aux élus et représentants d’institutions civiles et militaires qui avaient répondu à l’invitation était particulièrement significative du dynamisme de cette association.

Le professeur Jean-William Dereymez.

Le site internet sur lequel vous lisez ces lignes est l’un des signes de cette vitalité. Vous pouvez ici en faire l’expérience : quelque six cent cinquante documents au moment où ces lignes sont écrites, la collection quasi complète des Pionniers du Vercors – le bulletin que publie l’association depuis 1945 -, plus de quatre cent cinquante images, des cartes, des notices biographiques… tous accessibles à partir de cette page.

Voilà qui concrétise la volonté de mettre à la disposition du public et des chercheurs une documentation exceptionnelle. Les enseignants pourront là trouver matière à rendre pour leur élèves l’histoire de la Résistance plus concrètes. Une navigation sur le site de la Résistance en Vercors permettra aussi de se référer à des connaissances historiques précises, constituées par des décennies de travail et de collaboration entre des historiens et l’association des pionniers du Vercors.

Une présentation suivie par une assistance nombreuse

Cette volonté d’ouverture et d’information préside également aux travaux entrepris pour la recension des archives constituées depuis la guerre et leur préservation pour les générations futures. Le professeur Jean-William Dereymez exposait ainsi les travaux qu’il poursuit pour répertorier les archives disponibles dans les locaux de l’association. “Vingt-cinq mètres linéaires de documents”, s’exclamait-il avant de donner quelques aperçus du contenu de ces liasses, comme ces instructions données sur la tenue des maquisards ou sur l’organisation des tours de garde. L’immensité de la tâche en diffère encore la communication aux chercheurs. Il y aura assurément matière à de nouveaux développements de la connaissance.

Julien Guillon.

Les archives de l’association, c’est encore un trésor, celui des dossiers individuels des combattants constitués et préservés depuis la Libération. L’association des Pionniers conserve plus de quatre mille dossiers individuels qui regroupent un information précise et factuelle sur chacun de ces combattants volontaires, agents de liaison ou des services de santé. Ces dossiers – qui recèlent des documents très divers mais aussi fragilisés par le temps – sont en cours de numérisation “afin d’assurer leur pérennité”, expliquait Julien Guillon, chargé de ce projet. L’objectif de de ce travail, outre la conservation, est naturellement de permettre aux historiens d’accéder à cette importante source d’informations pour développer leurs travaux.

Didier Croibier-Muscat.

Didier Croibier-Muscat, secrétaire général de l’association, exposait quant à lui un autre versant de la conservation et de la transmission de la mémoire, celui de la conservation des stèles et sépultures. Un projet qui se construit en partenariat avec le Souvenir français et avec les communes – nombreuses – concernées. “Un nom qui s’efface sur une pierre, c’est un combattant qui disparaît une seconde fois”, rappelait Didier Croibier-Muscat.

Cette présentation, foisonnante à bien des égards, avait été ouverte par le maire de Grenoble, Eric Piolle. Ce dernier avait participé la veille au renouvellement du serment des cinq villes Compagnon de la libération – Vassieux-en-Vercors, Nantes, Paris, Grenoble et l’île de Sein -, serment ratifié par les cinq conseils municipaux en 2013 par lequel ils s’engageaient à perpétuer la mémoire du combat de femmes et d’hommes pour la liberté d’un pays – seuls quatre Compagnons de la Libération peuvent aujourd’hui encore témoigner de cette histoire. “C’est pour nous une responsabilité dont nous avons pleinement conscience”, assurait le maire de Grenoble.

Daniel Huillier et des exposés très suivis dans une salle où avait pris place l’exposition mobile – réalisée par l’association – qui donne à voir une synthèse de l’histoire du maquis.

De cette transmission de la mémoire du maquis du Vercors et des valeurs qu’elle porte, l’Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors – familles et amis prend pleinement sa part. Elle en témoigne au fil de l’itinérance qui sera la vôtre sur les pages de ce site comme elle le fera à nouveau lors des cérémonies du 75e anniversaire des combats du Vercors dont vous trouverez le détail sur l’agenda du site sur lequel vous lisez ces lignes.




Le dossier de presse élaboré à l’occasion de ce rendez-vous.

Daniel Huillier, président de l’ANPCVMV-FA, et Eric Piolle, maire de Grenoble, ont ouvert la présentation des activités de l’association.