Pas de l’Aiguille. La nécropole rénovée par l’entreprise Converso

Des travaux d’ampleur ont été conduit pendant trois semaines, au mois de mai dernier. Un chantier d’altitude, sous le regard du mont Aiguille, marqué par l’engagement des compagnons qui l’ont conduit à son terme.

Douze jours de travaux s’étalant sur une période de trois semaines, menés à bien par une équipe de cinq personnes au plus gros du chantier… la nécropole du pas de l’Aiguille a fait peau neuve.

Les murs de l’édifice ont été entièrement repris. On aperçoit la grotte dans laquelle les résistants s’abritèrent et dans laquelle trois d’entre eux se suicidèrent plutôt que de tomber aux mains de l’ennemi.

Elle en avait besoin. Des fissures étaient apparues, la mousse gagnait les maçonneries, la stabilité de l’ensemble devenait précaire… il fallait intervenir.

Ce qui fut fait en mai dernier par l’entreprise Converso et ses compagnons pour un chantier singulier à bien des égards.

D’abord du fait de la particularité du monument. Une nécropole érigée sur les lieux des combats du pas de l’Aiguille, qui eurent lieu lors de l’assaut des pas de l’Est conduit par les troupes allemandes le 22 juillet 1944. Sept maquisards et un berger y perdirent la vie. On n’intervient pas sur une structure qui rappelle ce sacrifice et ces heures tragiques sans avoir à cœur de bien faire.

A l’ouverture du chantier, un échange sur les spécificités du travail en milieu naturel protégé.

C’était aussi un chantier qui avait pour cadre la réserve naturelle des haut plateaux du Vercors. Il fallait donc réduire au strict minimum l’impact des travaux sur l’environnement. Les compagnons affectés à cette rénovation ont ainsi été choisis en prenant en compte leur sensibilité aux questions environnementales. Avant le démarrage des opérations, ils ont participé à un échange sur la spécificité de travaux en milieu naturel protégé. Des dispositions ont été prises – notamment une protection par bâche de la proximité immédiate du monument afin d’éviter tout écoulement de laitance – pour que ciments et résines ne puissent contaminer les sols. La base de vie destinée aux ouvriers était également équipée de toilettes sèches et dispositifs de recyclage des eaux…

Il faut encore noter les difficultés inhérentes à un chantier de montagne, à 1600 mètres d’altitude. Héliportages d’une mini pelle, de bétons prêts à couler, des éléments de la base de vie. Accès par les Fourcheaux, à une heure de marche, pour les compagnons qui dormaient dans le gite des Chaumailloux. Météorologie capricieuse de ce mois de mai cette année particulièrement pluvieux, ce qui a contraint à l’adaptation du calendrier des opérations pour permettre le séchage des résines et des bétons, notamment.

Le scellement chimique des agrafes posées pour traiter les fissures.

Grâce à l’investissement des compagnons, la rénovation a pu être menée à son terme dans les délais prévus. Un soutènement en béton a permis la stabilisation de la nécropole. Les joints des maçonneries ont été repris. Les fissures ont été traitées et une résine de protection a été appliquée. La couvertine des murs a été déconstruite puis remplacée de façon a ce que les maçonneries soient protégées des intempéries. Des plaques mortuaires ont été fabriquées pour remplacer celles qui avaient subi l’outrage des ans.

Une très belle rénovation. Et un chantier caractérisé par l’enthousiasme et l’engagement de tous ceux qui y ont participé.

C’est une nécropole à la hauteur des événements dont elle témoigne qui a pu accueillir la cérémonie commémorative du 23 juillet 2023.

Le béton prêt à couler a été livré par héliportage.
Le béton prêt à couler a été livré par héliportage.
Des agrafes ont été posées, scellées par un traitement chimique puis la pose de mortier fibré.
La déconstruction des couvertines des maçonneries…
…suivie de leur remplacement pour assurer la protection du monument des intempéries.
L’application d’une résine de protection. Les compagnons ont dû travailler dans les conditions météo de l’altitude.
Avant la réfection des joints, la nécropole a été nettoyée au jet sous pression et à la brosse métallique.
Des finitions minutieuses.
La réfection des joints.
La rénovation de la croix de Lorraine, au centre de la nécropole.
La base de vie des compagnons.
Les équipements et matériels héliportés à l’ouverture du chantier.
L’héliportage du béton livré par la toupie pour assurer le soutènement du monument.
L’héliportage de la pelle, à la clôture du chantier.
L’hélicoptère à l’arrivée au pas de l’Aiguille.
La nécropole avant sa rénovation.
Après les travaux.
Les fissures avant travaux.
Après la rénovation.
La nécropole rénovée.
Vue vers l’est de la rénovation.
Les bouquetins ont suivi avec attention l’avancée des travaux. Ce jour-là, ils étaient trente-deux.
Le site du pas de l’Aiguille et de la nécropole.
Le mont Aiguille.