
Du col de Rousset au pas de l’Aiguille, des élèves du lycée Amblard de Valence et leurs accompagnateurs ont passé deux jours sur les hauts plateaux du Vercors. Une randonnée mémorielle qui a permis de transmettre l’histoire des combats du 21 au 23 juillet 1944 et le souvenir de l’engagement des résistants pour les valeurs de la République.
Après Vassieux et l’accueil du président de la République le 16 avril, puis Paris et l’Arc de triomphe le 8 mai dernier, place aux grand espaces du plateau du Vercors. Et un point commun : les élèves du lycée professionnel Amblard, à Valence.
Le projet d’établissement du lycée portait sur la Seconde Guerre mondiale et plus particulièrement la Résistance. C’est ainsi que dix-neuf d’entre eux ont participé, les 3 et 4 juin dernier, à une randonnée qui les a conduit sur les pas des résistants, lorsqu’ils sont montés du col de Rousset au pas de l’Aiguille, deux jours avant l’assaut allemand des pas de l’Est, le 21 juillet 1944.

Le projet avait été monté l’an dernier. La participation des lycéens n’avait pu être organisée le 21 juillet, date de la cérémonie commémorative annuelle, pour cause de congés scolaires. Une randonnée de reconnaissance avait cependant eu lieu.

Mais ce n’était que partie remise. C’est ainsi que dix-neuf lycéens, accompagnés de dix adultes dont deux accompagnateurs en montagne, se sont retrouvés au parking de Beure, à proximité du col de Rousset, ce 3 juin au matin. L’affaire était sérieuse : près de huit cents mètres de dénivelée et un parcours de 13 km. Un temps de préparation et de vérification du matériel était nécessaire, d’autant que les participants n’étaient pas tous familiers des exigences de ce type d’exercice.
Les randonneurs se sont répartis en deux groupes et le déjeuner a été pris pris face au Grand Veymont et à la Tête de la Graille. Il a alors été question d’histoire, devant un paysage magnifique où, il y a quatre-vingt-un ans, résonnait l’écho des canons de montagne allemands.

Une journée de marche et l’arrivée au pas de l’Aiguille, devant la nécropole qui témoigne des combats qui s’y déroulèrent.
Moment fort de cette randonnée, lorsque tous les participants montèrent jusqu’à la grotte où vingt-trois résistants se réfugièrent et résistèrent aux assauts et aux attaques à l’explosif pendant 30 heures. Dans la nuit du 23 au 24 juillet 44, dix-huit combattants valides forcèrent la sortie et quittèrent la grotte en dévalant la pente. Trois blessés décidèrent de se suicider plutôt que de tomber vivants entre les mains de l’ennemi.

Ce 3 juin 2025, à la tombée du jour, les lycéens et leurs accompagnateurs purent entendre le récit de ces événements : des passages du livre Tu prendras les armes d’Albert Darier, rescapé de la grotte, ont été lues par Antoine Huet.
Le lendemain 4 juin, après une nuit de bivouac, un membre de l’ONaC-VG a lu une biographie des huit victimes de l’attaque allemande au pas de l’Aiguille. Un autre moment très fort pour les jeunes comme pour les adultes.

Les randonneurs sont ensuite descendus jusqu’à la Richardière, hameau de la commune de Chichiliane, en passant devant le monument des Fourchaux qui rappelle l’engagement des résistants du Trièves et l’attaque des pas de l’Est.
« La randonnée, c’est un excellent moyen pour la transmission ; là, ce que les jeunes entendent, ça rentre par une oreille et ça touche la tête et le cœur », se réjouit Antoine Huet, qui participait à cette initiative où il représentait l’association des Pionniers du Vercors.
C’est si vrai que la randonnée de 2026 est déjà sur les rails. Elle est en cours d’organisation avec un collège isérois et elle pourrait se dérouler dans le Nord du Vercors, riche de camps de maquisards comme le plateau de Gève ou de combats comme ceux qui eurent lieu à la Croix Perrin.

Une nouvelle initiative prise pour transmettre la mémoire, l’une des missions de l’association des Pionniers du Vercors, et qui semble promise à un bel avenir.
La randonnée était encadrée par deux accompagnateurs en montagne, Laurent Caillot et Florent Debicki. Y participaient également trois professeurs, un parent d’élève et un proviseur adjoint ; ainsi que deux représentants de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, et Antoine Huet, pour l’association des Pionniers. Les lycéens étaient issus des sections menuiserie, commerce et accueil du lycée professionnel Amblard de Valence.