Hervieux, pour les spahis, un nom qui résonne

le 1er régiment de spahis de Valence a donné le nom de « Commandant Hervieux » à son camp d’entraînement de Beaumont-les-Valence.

Il répond désormais au nom de camp commandant Hervieux. Ce camp, c’est là où s’entraînent notamment les soldats du 1er régiment de spahis, cantonné à Valence. Un régiment blindé d’éclairage et d’appui dont les capacités opérationnelles couvrent un large éventail de missions. Il s’agit tout à la fois de maîtriser l’arme blindée tout en assumant des opérations à l’avant du gros des troupes. Au cours de la deuxième guerre mondiale, c’est 1er spahis, régiment Compagnon de la Libération, qui a précédé les armées alliées à Berchtesgaden.

Un panneau rappelant le parcours de François Huet a été dévoilé dans l’enceinte du camp.

Autant dire que les conditions d’entraînement de cette unité relèvent d’un cahier des charges précis et induisent des besoins spécifiques. C’est pour y répondre que le camp a été créé à Beaumont-les-Valence, sur les soixante-dix hectares d’un ancien dépôt de munitions. On y trouve différents parcours du combattant en fonction des objectifs de formation poursuivis, des pistes de perfectionnement à la conduite sur différents types de terrain, des dévers, des creux et des bosses… Particularité notable, les obstacles sont construits dans des tranchées, ce qui réduit le risque d’accident par retournement de véhicule par exemple, et respecte la dimension paysagère du camp dont l’entretien est assuré en partenariat avec un éleveur de brebis.

Le colonel Daviet lors de sa prise de parole.

Et c’est cet ensemble qui a pris, le 16 janvier dernier, le nom de commandant Hervieux. Hervieux, comme l’on sait, était le nom de François Huet dans la clandestinité. Le commandant Hervieux, chef militaire du Vercors a été nommé le 6 mai 1944, à l’aube des combats majeurs de l’été. Ce baptême avait d’autant plus de sens que François Huet fut lieutenant au 22e spahis marocains peu de temps après sa sortie de l’école de Saint-Cyr.

En citant la mémoire de François Huet, le chef de corps du 1er spahis, le colonel Daviet, évoquait « avec gratitude et humilité » l’engagement associé au nom de Hervieux et cette « victoire par l’exemple » qu’a représenté le maquis du Vercors pour la France résistante. « Mieux qu’un souvenir, c’est une clarté », a-t-il dit.

Philippe Huet, membre de l’association des Pionniers.

Cette cérémonie au cours de laquelle une plaque au nom de Commandant Hervieux a été dévoilée était marquée par la présence de la famille de François Huet. Une délégation de trente-trois personnes, représentative de trois générations, dont Philippe Huet et l’une des petites filles du résistant, Cécile Gallavardin, tous deux membres de l’association des Pionniers, se sont faits les porte-parole. Philippe Huet décrivait la construction du parcours de résistant de son père – l’armée d’armistice, les compagnons de France et le réseau de renseignements Druides, l’Armée secrète – mais aussi l’homme, le père : « souvent absent, en mission, il était très attentif à ses enfants, avec un regard adapté à chacun d’entre eux ». Cécile Gallavardin, elle qui exerce la profession de médecin, rappelait combien l’engagement au service des autres est plus que jamais un impératif.

Daniel Huillier, président de l’association nationale des pionniers du Vercors, donnait lecture d’un message de Jacques Adenot, président du parc régional du Vercors, dans lequel il évoquait « Hervieux, ce nom porteur de liberté ».

Les Spahis avaient invité plusieurs membres de l’association des Pionniers qui sont venus avec les drapeaux. Outre le président, citons Alphonse Taravello et son fils, Josette Bagarre, Roger Ceccato, Gérard Chabert, Henri Cheynis, Didier Croibier Muscat, Jean Ganimède, le général Guy Giraud, Gérard Hastir, Alain Raffin, René Jacquier. Alain Carminati, hospitalisé était excusé. Monsieur Franck Tison, directeur de l’ONACVG 26 était présent accompagné de madame Marie-Claire François, président du 11e Cuir, ainsi que de plusieurs associations d’anciens combattants et leurs drapeaux. Cette présence importante a beaucoup touché la famille.

Par delà les rencontres auxquelles l’évocation de l’histoire de la Résistance donne toujours lieu, la journée s’est achevée par une visite des deux musées ouverts par le 1er régiment de spahis, l’un consacré au régiment lui-même, l’autre à l’ensemble des régiments de spahis et à leur inscription dans l’histoire de la cavalerie au sein des armées françaises.

Cécile Gallavardin, membre de l’association des Pionniers.