Paul Wolfrom est décédé

Le colonel Paul Wolfrom est décédé à l’âge de 96 ans. Paulo, son nom dans la Résistance, était vice-président honoraire de l’Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors – familles et amis. Ses obsèques auront lieu le 3 septembre en l’église Saint-Pierre du gros caillou (Paris VIIe).

Le 21 juillet dernier, il avait participé à Vassieux aux cérémonies du 75e anniversaire des combats du Vercors.

Paul Wolfrom, le 21 juillet 2019 à Vassieux, lors des cérémonies du 75e anniversaire des combats du Vercors. Il était le doyen des anciens résistants qui ont participé à cette journée.

Paul Wolfrom est né le 26 mai 1923 à Paris. Il fait ses études secondaires à Paris et supérieures à Lyon.

Paul Wolfrom était âgé de 18 ans en 1944. En juin, sur l’indication de son oncle, le colonel Descour, chef d’état-major de R1, il rejoint au Vercors son cousin, l’aspirant Jacques Descour, fils du colonel. Tous deux sont affectés à l’escadron Haezebrouck du 11e régiment de Cuirassiers à Vassieux. Il est présent à l’arrivée des planeurs allemands le 21 juillet et participe au combat violent où son cousin est tué. Il prend part ensuite aux contre-offensives contre les Allemands retranchés dans Vassieux – blessé, il est soigné à la Grotte de La Luire. Lors de la dispersion le 23 juillet, il part pour, au terme d’un périple difficile en milieu hostile, rejoindre la forêt de Lente puis après avoir été immobilisé par sa blessure, une dizaine de jours, rejoint seul la propriété de son oncle, à Taulignan dans la Drôme. Il en repart pour participer à la libération de Valence, avec le lieutenant Pierre Challan-Belval.

Détaché à l’école des cadres d’Uriage, le 12 septembre 1944, il participe ensuite aux opérations d’Alsace à partir de février 1945 puis franchit le Rhin en avril au sein du 11e régiment de chasseurs d’Afrique. Il sert en occupation en Allemagne de mai à octobre 1945.

En 1946, il intègre l’Ecole spéciale militaire de St-Cyr à Coëtquidan et en sort dans l’Arme blindée et Cavalerie. Il a fait des séjours en Indochine (1949-1952), puis en Algérie (1959-1962). Il est affecté ensuite à la section technique de l’armée. Il quitte le service en 1970. Il est colonel honoraire.

Ingénieur de l’École nationale supérieure des pétroles et des moteurs, il est responsable de la gestion des moyens d’études et d’essais du groupe Peugeot Citroën.

Paul Wolfrom, ici salué par Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des armées, à Vassieux, lors des cérémonies du 75e anniversaire des combats du Vercors, le 21 juillet 2019.

En parallèle et ensuite, il conduit de forts engagements associatifs, au sein de l’Association des Saints-Cyriens dans la vie civile, de la Société des ingénieurs de l’automobile, de l’Association de sauvegarde du site Alma-Champ-de-Mars. Il a été longtemps trésorier puis président de la section parisienne de l’Association nationale des Pionniers du Vercors. Il est intervenu maintes fois en milieu scolaire sur la Résistance et l’histoire du Vercors.

Le colonel Wolfrom était Commandeur de la Légion d’honneur, Officier de l’ordre national du Mérite, Croix de guerre 1939/1945 (une citation), Croix de la Valeur militaire (deux citations), témoignages de satisfaction ORSEM.

Commandeur de la Légion d’honneur, il est cité à l’ordre de la division pour son courage pendant les combats de Vercors : « Jeune engagé volontaire, a fait preuve dès son premier contact avec l’ennemi d’une grande bravoure. Le 14 juillet 1944, à Vassieux (Vercors), a contribué à repousser une attaque ennemie par avions volant bas. Le 21 juillet, lors d’un atterrissage de troupes allemandes aéroportées, a combattu jusqu’à épuisement de ses munitions. Encerclé par l’ennemi, a réussi, bien que blessé, à rejoindre nos lignes ».

Paul Wolfrom, Paulo, ici en civil, juste après la guerre, en 1945.